Aube et Crépuscule
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -20%
OCEANIC Ventilateur de pied digital – 50 W ...
Voir le deal
39.99 €

 

 Le rouge est caché par le noir.

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Athénaïs de Fontanges
Bibliothécaire/ modératrice
Athénaïs de Fontanges


Messages : 81
Date d'inscription : 06/01/2010
Localisation : Dans la damnation éternelle, donc loin de Versailles

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyVen 8 Jan - 23:41

Athénaïs jeta un coup d'oeil dans la fenêtre de la salle de classe. En voyant qu'il n'y avait personne, elle sortit son porte-clés de son sac et dévérouilla la porte avec son passe-partout. Refermant la porte derrière elle, avec un tour de taille, la jeune femme se faufila entre les bureaux jusqu'au fond de la classe. Elle ignorait encore c'était la classe de quel professeur, mais elle y avait déjà pris ses habitudes durant la soirée. Elle fermait la bibliothèque et attendait encore quelques dizaines de minutes pour être certaine qu'il ne restait plus d'élèves dans l'école.

Rendue au bout de la salle, Athénaïs ouvrit la porte de l'armoire contentant des dictionnaires et les poussa. Maladroitement, elle en fit tomber un. Vivement, prenant en compte ses réflexes de vampire, elle le rattrapa et le lança sur un bureau. Malgré le noir, la jeune femme réussit à trouver ce qu'elle voulait, c'est-à-dire une étagère pouvant se retirer. Restée faible, ce qui était un de ses désavantages, Athénaïs tira bruyamment sur l'étagère. Elle refusait totalement de bouger, ce qui attira la colère de la vampire.

-Mais, putain! Tu vas obéir, oui? Allez!

Finalement, elle tira fortement et l'étagère céda, laissant tomber tout le contenu sur le sol.

-Merde!

Elle replaça les dictionnaires sur un bureau et tira l'objet de sa convoitise du dessus de la cachette. Dans cette obscurité, il était impossible de distinguer ce qu'elle faisait, mais ses mouvements étaient précis et déterminés.

Athénaïs prit une fiole et sentit l'odeur qui s'échappait de cette dernière. Elle passa sa langue sur ses lèvres et sourit méchamment. Dieu que cette odeur lui avait manqué!
Revenir en haut Aller en bas
Nicholas Davenport
Professeur
Nicholas Davenport


Messages : 42
Date d'inscription : 18/11/2009

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyMar 12 Jan - 12:01

Nicholas venait de terminer une journée plutôt tranquille durant laquelle il n'avait donné qu'une seule classe. C'était l'avantage d'être professeur dans un petit lycée, la charge de travail était moindre... Mais en même temps, il n'aimait pas perdre son temps et il aimait être en présence des élèves; il préférait cela à rester assis dans sa classe à corriger. Heureusement, cette journée là était sa seule journée tranquille, les autres étaient plus chargées. Malgré tout, il était content d'avoir pu terminer sa correction et il rentrerait chez lui l'esprit serein!

En sortant de l'établissement, il se rendit compte qu'il avait laissé son porte-feuille dans sa classe. Dans les plus grands lycées, les professeurs avaient un bureau personnel et enseignaient dans plusieurs classes. Dans les petits lycées comme celui de Mist, les professeurs n'enseignaient que dans une seule classe, qui leur servait à la fois de bureau. C'était donc très personnel comme endroit. Nicholas s'en voulait d'avoir oublié son porte-feuille, il avait eu toute la journée pour ne pas oublier de le prendre et l'avait quand même laissé sur le bureau en bois massif placé au devant des pupitres. Mais l'école était vide et les concierges n'avaient pas encore commencé leur quart de travail, alors il était certain de le retrouver là où il l'avait laissé.

Parcourant les pas qui le menaient à sa classe, Nicholas sortit son trousseau de clé et repéra celle qui lui ouvrirait la porte. Rapidement, il la glissa dans la serrure et tourna pour déverrouiller. Il poussa la porte et au même moment, entendit une suite de plusieurs bruits sourds émanant du fond de la classe. C'est à ce moment qu'il se rendit compte qu'il avait tourné la clé dans le vide... la porte était déjà déverrouillée. Pourtant, il était sur de l'avoir barrée avant de partir tout à l'heure... et ce bruit! On aurait dit des livres tomber par terre. Une étagère avait probablement cédé au fond de la classe. Nicholas avait remarqué qu'elles étaient un peu bancales. Il faudrait arranger ça demain.

Entrant dans la classe, il ouvrit la lumière et regarda au fond. Il sursauta. Une fille se trouvait là! Une fille, avec une fiole à la main, une fiole contenant un truc rouge. Sur le coup, il pensa qu'elle devait être du département des sciences et qu'elle était en train de faire une expérience. Mais pourquoi sa classe?

Sa beauté était saisissante. Il ne se souvenait pas de l'avoir vue à l'école... Qui était-elle? En tout cas, elle était entrée par effraction dans sa classe... Il lui fallait une bonne explication.

- Excusez-moi, mais il me semble que vous n'êtes pas autorisée à entrer ici, et encore moins à démolir tout mon matériel scolaire. J'exige une explication...
Revenir en haut Aller en bas
Athénaïs de Fontanges
Bibliothécaire/ modératrice
Athénaïs de Fontanges


Messages : 81
Date d'inscription : 06/01/2010
Localisation : Dans la damnation éternelle, donc loin de Versailles

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyMar 12 Jan - 12:59

Athénaïs, les sens exacerbés par l'odeur du sang qu'elle tenait entre ses mains, prenant ce liquide pour sa vie
propre, était tellement profondément ancrée dans ses pensées qu'elle ne prenait plus conscience de ce qui se
passait autour d'elle. C'est à peine si elle réalisa qu'autour d'elle la lumière s'était faite et que rien ne pouvait cacher ses agissements. Intérieurement, elle paniquait, sans réellement le savoir. Comment pourrait-elle expliquer cela? Par contre, ses sens de vampire la mirent en alerte. Vivement, elle se retourna vers l'intrus, la bouche entrouverte sur ses dents blanches. Ses yeux, devenus presque violets sous l'odeur du sang, clignaient rapidement afin de s'habituer à la lumière. Délicatement, elle referma la fiole et la glissa dans sa manche, un barcelet le retenait de sa chute. Feignant l'innocence, elle baissa la tête comme une enfant ayant pris un biscuit dans la jarre avant le soupe. D'un coup de pied, elle referma la porte de l'armoire, afin de cacher ses traces. Puis, Athénaïs s'avança vers l'inconnu, prenant un dictionnaire sous son bras.

Il était beau, de ce genre de beauté charmeuse et classique dans sa marginalité. Athénaïs ne put s'empêcher de jouer plus ingénue qu'elle ne l'aurait dû. C'était contre sa volonté. Peut-être parce qu'elle avait été tuée en jouant avec les hommes, mais aujourd'hui, lorsqu'elle voyait quelqu'un qui lui plaisait, elle ne pouvait pas s'empêcher de tenter quelques charmes de vampire sur lui. D'ailleurs, à quoi être vampire servirait si ce n'était pas la beauté éternelle?

S'approchant de lui, elle entrouvrit ses lèvres rouges et sourit doucement. De sa main vacante, elle tirait délicatement sur sa croix de diamants.

-Oh, pardonnez-moi, j'avais besoin d'un dictionnaire de latin et celui de la bibliothèque était emprunté. Je suis nouvelle. En fait, je suis arrivée la semaine passée à Mist. J'ignorais totalement que cette classe était privée. Croyez-moi, je ne serais pas entrée si c'était le cas. Je suis sincèrement désolée.

D'une tendresse qu'elle souhaitait jolie, Athénaïs leva son visage vers celui du jeune homme et lui sourit une nouvelle fois. Merde! Elle devait vraiment partir maintenant.

-Je vous le ramène demain, lança-t-elle, avant de se mettre à sa hauteur pour le contourner.

Lorsqu'elle tenta de le dépasser, Athénaïs fit exprès de le frôler avec toute la séduction dont elle était capable. Elle sentit sa jupe toucher la jambe de l'inconnu. Intérieurement, elle souhaitait qu'il la rattrappe, qu'il l'empêche de partir. Elle ne pouvait nier qu'elle aurait préféré son sang à la minuscule quantité qu'elle tenait contre son poignet. Elle se mordit les lèvres. "Dieu, faites qu'il me retienne et je vous promets que je le tuerai pas. Pas ce soir, du moins."
Revenir en haut Aller en bas
Nicholas Davenport
Professeur
Nicholas Davenport


Messages : 42
Date d'inscription : 18/11/2009

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyDim 17 Jan - 19:03

La jeune femme semblait assez surprise d'être prise en flagrant délit. Délit de quoi? Nicholas n'était pas vraiment certain de le savoir. Elle était entrée dans la classe, mais c'était loin d'être très grave... Le jeune professeur avait simplement été surpris d'y trouver quelqu'un alors qu'il se croyait seul à visiter cette classe (en dehors des élèves et des concierges...)

Elle articula une excuse dans un anglais teinté d'un léger accent français distingué. Décidément... Mist était le havre des étrangers! Lui-même ne venait pas de la région et il avait rencontré depuis son arrivée a Mist une italienne, une finlandaise, une française, une russe... Comme si ce trou perdu avait un quelconque élément d'attirance pour les gens qui avaient voyagé de par le monde! C'était un peu bizarre. Nicholas finirait bien par percer le secret de cette petite ville...

En attendant, sans même qu'il n'ait le temps d'esquisser le moindre geste, la fille était en train de s'évader. Comble de malheur pour elle, qui avait besoin d'un dictionnaire de latin, elle avait entre ses bras fragiles un dictionnaire d'italien... Nicholas enseignait cette langue aux étudiants de Mist et il mettait quelques dictionnaires à leur disposition. La jeune femme avait peut-être eu trop hâte de s'en aller! Alors qu'elle le contournait pour parvenir à la sortie, elle effleura le jeune homme, qui se sentit envahi d'un sentiment étrange. C'était comme si tous ses sens étaient occupés par elle, par chaque parcelle de sa présence autour de lui... mais cela ne dura que quelques secondes, secondes qui le laissèrent pantois. Il sentait encore le rebord de dentelle de sa jupe effleurer sa jambe, son odeur persista encore un peu à son nez et lorsqu'elle disparut, il put reprendre ses esprits.

Elle était déjà sortie quand il se retourna et attrapa son frêle poignet afin qu'elle se retourne vers lui.

- Pardonnez ma réaction, Mademoiselle... Je ne voulais pas vous gronder, j'ai simplement été surpris.

S'éclaircissant la gorge, devenue sèche pour une raison inconnue, il plongea son regard dans celui de la belle.

- Vous... Vous vous êtes trompée de dictionnaire... Je ne crois pas qu'il y ait de dictionnaire de latin dans cette classe... Mais fort heureusement pour vous, je sais plutôt bien parler latin! Puis-je vous être utile?

Nicholas se sentait limite idiot de proposer son aide. Il trouvait qu'il avait l'air d'un piètre chevalier servant vantard et cherchant à mettre d'avant ses connaissances. Bien sûr, il savait effectivement plutôt bien parler latin, ainsi que plusieurs autres langues, mais cela n'était pas une raison pour l'exposer à tous... Il préférait la modestie à toute autre façon de se faire valoir.

- Enfin... Je ne veux rien vous imposer...

Se rattrapa-t-il, tandis qu'une de ses mains atterrissait derrière sa nuque dans un geste de timidité.
Revenir en haut Aller en bas
Athénaïs de Fontanges
Bibliothécaire/ modératrice
Athénaïs de Fontanges


Messages : 81
Date d'inscription : 06/01/2010
Localisation : Dans la damnation éternelle, donc loin de Versailles

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyLun 18 Jan - 12:20

Athénaïs ferma ses yeux de façon à mettre davantage de ferveur à sa prière. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas bu du sang frais. Ces petites fioles conservées étaient loin d'être aussi savoureuses qu'une veine encore palpitante de vie. Dieu avait toujours été bon pour elle. Il ne la laisserait pas tomber maintenant. Elle voulait cet inconnu et elle se promettait déjà de l'obtenir, par n'importe quel moyen! Serrant le dictionnaire contre elle, la jeune femme s'esquiva par la porte. Bof! Ce n'était pas si grave, elle le retrouverait prochainement. Il était professeur dans l'école.

Soudainement, une main terriblement chaude saisit son poignet, ce qui la fit sursauter. Elle n'aurait jamais cru que Dieu l'exaucerait d'une telle façon. Souriant sournoisement dans le noir, Athénaïs savourait sa victoire. Cela était plus facile qu'elle ne le croyait. Son poignet toujours enserré par l'inconnu, elle soupira et tenta de se composer un regard doux et angélique, ce qui était très difficile lorsqu'elle avait faim. Puis, la jeune vampire se retourna et cligna des yeux innocemment, d'un air coupable. Elle avait bien de la difficulté à s'habituer à cette lumière affreuse faite de néon. La rétine de ses yeux brûlait, mais elle continuait de fixer le visage de l'inconnu, appréciant l'angle de sa mâchoire et la beauté de sa peau. Et voilà, sa beauté vampirique avait une fois de plus fonctionnée! Il s'excusait maintenant. Athénaïs souriait innocemment. Candide, elle s'excusa à son tour.

-Mais c'est à moi de me faire pardonner, monsieur. Je suis entrée dans votre classe sans votre autorisation. Je suis affreusement désolée.

Elle était face à lui, se rapprochant. Il n'avait toujours pas retiré sa main de son poignet. Athénaïs l'écoutait, en se délectant de sa voix. Douce, mais forte, elle était magnifique et savait que n'importe quelle humaine aurait déjà succombé à son charme. Une chance que son coeur ne battait pas car il l'aurait trahi. La jeune femme, qui était morte par amour, qui avait été transformé par la beauté, ne pouvait résister au charme de ce dangereux sortilège, qui risquait de l'attirer vers lui, comme tous les autres. Le seul qu'elle ne pouvait pas atteindre était Caïus. C'était peut-être pour cette raison qu'il avait toujours autant d'ascendance sur elle.

L'inconnu, qui la fixait intensément, lui fit remarquer à quel point dans sa hâte, sa surprise et son attirance pour quelqu'un avec une odeur pareille, elle avait été idiote. Elle avait pris le mauvais dictionnaire! Si elle avait pu, elle aurait frappé sa tête contre un mur (tiens, je crois que tu as déjà vu ce mouvement quelque part), mais elle s'abstint par crainte qu'il réagisse étrangement, ce qui serait fort normal.

-Ah! Mon Dieu, oui, effectivement! Je suis idiote. Vous m'avez distraite, j'imagine.

Elle sourit en écoutant sa proposition. Il se livrait de lui-même! Ce serait encore plus facile qu'elle ne l'aurait cru. Elle n'aurait qu'à la jouer étudiante, elle qui savait lire et écrire le latin. Étrangement, elle regardait cet inconnu, qui prétendait parler latin. Parler latin! Voilà, qui était fort inhabituel! En ce XXIe siècle, les personnes pouvant parler latin se comptaient certainement par dixaine en comptant le haut clergé catholique. Elle était donc devant un fort érudit. Il fallait seulement qu'elle compose une histoire pour continuer sa fable.

-Oui, oui, en effet. Je travaille sur un dictatus papae. Vous sauriez vraiment m'aider?

Elle se souvenait qu'elle avait dans un porte-folio plusieurs archives importantes de l'histoire de France, qu'elle avait dérobé lorsqu'elle travaillait à la BNF, dont l'annonce de sa mort. Quelque part dans ces archives personnelles, il devait y avoir un vieux dictatus papae. Elle n'aurait qu'à prétendre qu'elle l'avait acheté aux enchères chez Christie's. Après tout, ce n'était pas tant impossible.

Gêné, il cherchait à se dérober maintenant. Il n'en était pas question! Athénaïs n'hésita pas un seul instant.

-Vous ne vous imposez pas du tout. Ce serait en effet vraiment gentil de votre part de m'aider. Venez. C'est dans mon bureau.

Elle l'entraîna dans le couloir, tout en serrant la fiole de sang contre son poignet, ayant peur qu'il ne le découvre ou qu'il ne tombe sur le sol.

-Mais il se fait très tard, monsieur. Il n'y a pas quelqu'un qui vous attend? dit-elle innocemment, alors qu'ils traversaient l'obscurité du couloir.

Ils pénétrèrent dans la bibliothèque, excessivement noire. Ne pensant pas revenir puisqu'elle avait l'intention de boire le sang chez elle, Athénaïs avait fermé la bibliothèque, ce qui semblait peut-être étrange. Elle le fit passer devant elle, puis referma la porte à clé derrière eux.

-Venez, venez, n'ayez pas peur, lança-t-elle, en allant vers son bureau fermé.

Lorsque l'odeur de cet inconnu passa devant son nez fin, Athénaïs dut se retenir pour ne pas se jeter sur lui, prise d'un désir sans fond pour lui. En fermant les yeux et les poings, en entaillant ses paumes de ses ongles, elle put se retenir, mais ce ne fut qu'à grand frais. Par nervosité, elle prit sa croix de diamants entre ses doigts. C'est à ce moment qu'elle se souvint de sa promesse. S'il la retenait, elle ne pouvait pas le tuer. Elle ne devait pas le faire ce soir. Cependant, demain ce n'était pas chose impossible. Lorsqu'elle dévérouillait son bureau, la jeune vampire se retourna vers lui et lui sourit, en tentant de contrôler son envie.

-Alors, monsieur qui parle latin, a-t-il un nom?
Revenir en haut Aller en bas
Nicholas Davenport
Professeur
Nicholas Davenport


Messages : 42
Date d'inscription : 18/11/2009

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyLun 25 Jan - 18:39

Nicholas écoutait la jeune femme parler, sa voix lui semblait si mélodieuse qu'il lui fallait se concentrer pour en saisir le sens et éviter de se laisser porter par la musique. Vu le type de travail qu'elle accomplissait, elle n'était certainement pas une élève. Pourtant, son visage d'ange lui donnait l'air si jeune! Elle ne devait pas avoir plus de 22 ans. Très avenante, elle parut heureuse de la proposition qu'il lui fit de l'aider avec le latin et elle l'invita dans son bureau. Nicholas n'avait pas vraiment prévu ça... Sa vie plutôt monotone était sur le point de tomber dans la routine et cette routine, on s'y attachait rapidement! C'était comme si tout en la détestant, on détestait aussi ce qui venait la perturber, ressentant un malaise à vivre ce qui nous en sortait.

Mais la jeune demoiselle usait d'un charme si magnétique qu'il ne put s'empêcher de la suivre. Après tout, c'était lui qui lui avait proposé son aide, peut-être aussi parce que dès le premier regard, il n'avait su se résoudre à la laisser partir avant d'en savoir plus sur elle.

- Très bien, je vous suis...

Elle l'entraîna à travers l'école jusqu'à la bibliothèque, une grande pièce sur trois niveaux composée de deux mezzanines et dont le plafond était très haut et garni de puis de lumières. L'endroit inspirait habituellement la sérénité mais, cette fois, il y faisait très sombre. Nicholas comprit que la bibliothèque avait fermé ses portes, et il se demanda pourquoi la jeune femme avait le droit d'y entrer. Peut-être y entrait-elle par effraction, comme elle l'avait fait pour sa classe? Mais non, puisque son bureau s'y trouvait.

Sur la porte dudit bureau, il remarqua une insigne rectangulaire sur laquelle figurait : Mlle de Fontanges, Bibliothécaire. Surpris, il posa ses yeux sur la jeune femme, comme s'il n'arrivait pas à croire que cette sublime image de perfection puisse occuper un poste comme celui-ci. Dans ses souvenirs, les seules bibliothécaires qu'il avait côtoyées avaient été de vieilles pain-bèches grincheuses et sèches. C'était un peu incohérent.

- Je m'appelle Nicholas. Nicholas Davenport. Et vous? Mlle de Fontanges, quel est votre prénom?

Encore un peu abasourdi par la tournure des événements de la soirée, il esquissa néanmoins un sourire charmeur.

- Et comment une édition latine du Dictatus Papae peut-elle se retrouver à Mist?

Franchement intéressé, lui qui était féru d'histoire, il avait hâte de pouvoir y jeter un oeil.
Revenir en haut Aller en bas
Athénaïs de Fontanges
Bibliothécaire/ modératrice
Athénaïs de Fontanges


Messages : 81
Date d'inscription : 06/01/2010
Localisation : Dans la damnation éternelle, donc loin de Versailles

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyMar 26 Jan - 12:15

Athénaïs fut heureuse de savoir qu'il avait accepté si facilement de la suivre. Par contre, elle devait maintenant obéir à la volonté de Dieu. Si jamais elle Lui désobéissait, il n'y avait aucun doute qu'elle le payerait. Dieu devait tenir à la vie de cet ange... Entrant dans son bureau, elle ouvrit les lumières, qui ne diffusaient qu'une lumière diffuse. Pour un vampire, la lumière n'était pas nécessaire, mais pour les humains, elle l'était. Voilà l'unique raison qui avait décidé Athénaïs à se servir de cette technologie. L'ancienne maîtresse royale ne pouvait que comprendre l'attachement qu'elle portait aux chandelles. L'éclairage artificiel des ampoules faussait la peau et donnait quelques années de plus à n'importe qui. Athénaïs se retourna pour savoir si l'inconnu la suivait toujours. Lorsqu'elle constata qu'il n'avait pas encore fui comme il l'aurait dû, elle sourit.

-Assoyez-vous.

Alors qu'il répondait à sa question, elle tentait de fouiller dans sa filière afin de retrouver ce foutu porte-folio. Faites qu'il ne soit pas chez elle. La honte qu'elle aurait. La mémoire de la jeune femme, qui ne défaillait jamais, lui donna la réponse. Elle l'avait caché dans un double fond de son bureau. Elle laissa la filière, en la refermant d'un grand bruit et alla s'asseoir derrière son bureau en acajou. Nicholas... C'était un nom magnifique. Et la vampire l'aimait encore plus puisqu'il était son premier Nicholas. Il lui demanda son nom. Que devait-elle répondre? S'il savait ce qu'était un Dictatus Papae, il était fort probablement qu'il connaisse son existence. Après tout, une maîtresse de Louis XV, qui a été tuée par la Pompadour (du moins, c'est ce que raconte la rumeur et la vérité), il est facile de s'en rappeler. Mais peut-être qu'il était calé en histoire religieuse puisqu'il parlait latin. Ah! Et peu importait. Demain, il serait mort.

-Athénaïs, répondit-elle sèchement, avant de glisser de sa chaise.

Rendue par terre, les genoux dans le tapis, elle s'avança sous son bureau et joua quelques instants avec le loquet du tiroir secret. Il était clair que Nicholas se demandait ce qu'elle faisait.

-Vertudieu, tu vas t'ouvrir, oui?

La jeune vampire se mordit les lèvres. L'éternité était déjà assez longue comme ça; elle détestait perdre son temps. C'était possiblement une des raisons de son impatience et de sa colérique personnalité. Finalement, le tiroir céda laissant tomber un porte-document rose. L'air froid saisit ses doigts la surprenant. Connaissant les règles de conservation de ce précieux document, elle avait fait installer un déshumidificateur et un climatiseur dans le bureau afin de protéger ces précieux papiers des intempéries. Elle se releva, déposa le porte-folio sur le bureau et épousseta sa jupe et sa chemise. Il y avait plein de poussière sur elle. Évidemment le concierge ne faisait pas son travail. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était qu'il n'y en avait pas trop dans ses cheveux. Nicholas lui fit un sourire séduisant auquel Athénaïs soupira de contentement. Ce ne devrait vraiment pas être difficile de le traîner chez elle et de le tuer. Mais tout d'abord, il fallait qu'il lui fasse confiance. Elle lui sourit en retour puis fouilla dans le tiroir de droite afin de trouver deux paires de gants en latex qu'elle lança vivement sur la table.

-Mettez-les, je vous prie.

Elle entendit sa question concernant le Dictatus Papae. Elle se servit aussitôt de son excuse.

-À vrai dire, ma famille collectionne depuis des années des archives historiques. Le Dictatus est la dernière acquisition de mon père avant sa mort. Et depuis, le décès de ma mort, le tout m'est revenu. Voilà tout, dit-elle, simplement en haussant les épaules.

Elle ouvrit le porte-document et tourna précautionneusement les feuilles les unes après les autres. Il y en avait une bonne cinquantaine, toutes emballées individuellement dans leur enveloppe transparente, reliées au porte-document. Elle vit l'acte de mariage entre Marie-Thérèse d'Autriche et Louis XIV, celui entre Marie Leszczynska et Louis XV, son acte de mort, qu'elle retrouvait toujours avec un pincement au coeur, celui du décès de la Pompadour, l'avis de décès de Louis XVI et celui de Marie-Antoinette, celui de Saint-Just et plusieurs archives concernant Napoléon, son préféré (évidemment, puisque ses campagnes lui permettaient de tuer à sa guise sans jamais être soupçonnée). Finalement, elle arriva au Dictatus Papae. Athénaïs poussa le porte-document à Nicholas. Il était temps de la jouer ignorante.

-Voyez, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi le "absentes" du cinquième ordre est au vocatif de la cinquième déclinaison. Je le vois en tant qu'accusatif pluriel. Les absents: pluriel.

Elle se sentait idiote. Évidemment! Le terme n'était pas du tout au vocatif, mais à l'accusatif tout simplement. Elle détestait être obligée d'être aussi idiote. Au moins, il y avait cette odeur pour compenser. Sans le vouloir, Athénaïs se rapprocha de Nicholas jusqu'à ce que leurs épaules se touchent. Elle poussa son audace jusqu'à prendre sa main pour la mettre sur le terme, la retournant légèrement.

-Vous voyez, ce "absentes"...

Dans son mouvement, elle avait retourné le poignet et contemplait maintenant les veines qui paraissaient sous la peau. Athénaïs se mordit les lèvres, pour s'empêcher de gémir d'envie. Elle ferma les yeux.
Revenir en haut Aller en bas
Nicholas Davenport
Professeur
Nicholas Davenport


Messages : 42
Date d'inscription : 18/11/2009

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyMar 26 Jan - 17:31

La jeune femme ouvrit son bureau et laissa Nicholas y entrer. Il l'observa s'affairer en prenant un siège, de l'autre côté du meuble en bois massif. Elle semblait tout à coup très impatiente, son charme ingénu avait cédé place à une sorte d'attitude plus froide et plus dure, ce qui ne la rendait pas moins attirante. C'était comme si l'ange avait sa part diabolique et cela était loin de laisser Nicholas indifférent. Avec une teinte d'irritation, elle répondit qu'elle se prénommait Athénaïs et Nicholas crut que sa question était la cause du ton sec qu'elle avait emprunté. Il haussa un sourcil, lui-même un peu irrité par la façon dont elle lui répondait. Il en était encore à jauger la jeune femme, ne sachant pas trop quelle attitude adopter avec elle, alors il resta silencieux et ne souleva pas.

Elle semblait chercher le dictatus, et Nicholas trouva étrange qu'elle se dise en plein travail mais qu'elle ait pris le temps de ranger l'archive avant d'aller à la recherche d'un dictionnaire. La réponse lui vint immédiatement: elle n'allait certainement pas laisser un document si vieux et si officiel traîner sur un bureau dans une pièce poussiéreuse. Elle l'avait certainement rangé avant de sortir afin de le préserver. Mais alors pourquoi le cherchait-elle?

Jurant, dans un français qui parut à Nicholas un peut vieillot, elle se retrouva à quatre pattes par terre en train de pester contre un tiroir du bureau qui refusait de s'ouvrir. Il finit par céder au moment où Nicholas allait proposer son aide et elle se releva, ses vêtements couverts de poussière, avec des archives à la main. Le jeune professeur était franchement impressionné. Elle lui raconta, alors qu'il enfilait les gants de latex, que ses parents étaient collectionneurs et il se dit que c'était probablement pour cette raison qu'ils lui avaient donné le prénom de la fameuse marquise de Montespan, maîtresse de Louis XIV, et de l'une des maîtresses de Louis XV qui était morte d'une mystérieuse façon. Ses parents devaient aimer l'histoire. Athénaïs était un joli nom, après tout. Mais il trouva étrange que son nom de famille soit le même que celui de la maîtresse de Louis XV... Peut-être s'était-elle donné ce nom parce qu'elle aimait aussi l'histoire et qu'elle était dans un autre pays, une sorte de deuxième identité qu'elle s'était créée pour le plaisir. Il se dit qu'il lui poserait la question, mais à repenser au ton qu'elle avait emprunté seulement pour lui révéler son prénom, il se dit que le moment n'était peut-être pas adéquat ou que le sujet était peut-être délicat.

Chassant tout cela, il se concentra sur les documents qu'elle feuilletait. Comme un gamin dans un magasin de jouets, il eut envie de tous les regarder, les examiner, les déchiffrer... Mais elle ne lui laissait même pas le temps de poser les yeux sur les entêtes. Elle repéra le document en question et lui expliqua son problème de traduction.

Il était assis et elle était debout près de lui, penchée sur le document. En l'examinant de plus près, son épaule entra en contact avec celle de Nicholas, qui frissonna. Sa main gantée se posa sur celle du jeune professeur avec une douceur aérienne notable et elle le guida vers le mot qui causait problème, afin qu'il puisse le repérer plus facilement. Même à travers le latex, Nicholas trouva qu'elle avait les mains extrêmement froides et il se dit que c'était parce qu'elle les avait plongées dans le tiroir climatisé. Toutefois, il avait été surpris du contact et avait relevé son visage vers elle, son regard bleu d'acier s'était plongé dans celui presque violet d'Athénaïs et brusquement, leurs visages étant si proches, le temps lui avait paru s'arrêter. Soudainement embarrassé, il se retourna et concentra son attention sur le problème... du mieux qu'il le put. Dieu que cette femme lui faisait de l'effet!

- Hé bien... Le absentes est complément direct dans cette phrase. Absentes voulant dire "les absents", il est donc accusatif pluriel, ce qui explique le "es" en terminaison puisqu'il est de la cinquième déclinaison. Vous saisissez?

Nicholas avait un peu répondu machinalement, concentré en partie sur la main toujours posée sur la sienne.

- Puis-je... vous être autrement utile?

Disant cela, il retourna encore une fois son visage vers le sien, comme s'il ne pouvait déjà plus s'en passer. Malgré le malaise que cela lui faisait sentir, c'était comme si l'intensité du moment surpassait de loin tout le reste et comme un dépendant, il en redemandait. Le regard d'Athénaïs était dur et doux et celui que Nicholas y plongeait était, il ne savait s'en empêcher, fasciné... gorgé de désir. Elle lui faisait penser à la meilleure des sucreries, celle qu'on déguste en se sentant coupable d'avaler autant de sucre et en sachant les conséquences qu'on subira, mais qu'on ne peut que déguster encore parce que l'expérience est trop agréable. Se rendant compte que sa question et son regard posé sur elle pouvait être interprété d'une façon moins noble qu'il le voulait. il baissa les yeux...
Revenir en haut Aller en bas
Athénaïs de Fontanges
Bibliothécaire/ modératrice
Athénaïs de Fontanges


Messages : 81
Date d'inscription : 06/01/2010
Localisation : Dans la damnation éternelle, donc loin de Versailles

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyMer 27 Jan - 0:27

Athénaïs avait fermé les yeux. Elle ne pourrait se retenir indéfiniment. Il était terriblement beau, son sourire était celui de quelqu'un qui avait le potentiel d'être heureux, et son odeur! Derrière ses paupières, la jeune femme l'imaginait couché dans son lit. Se mordant de nouveau la lèvre, elle réprima les images et rouvrit les yeux. Mauvaise idée! Son regard se plongea dans celui de Nicholas. Étrange comment une couleur peut sembler vivante à quelqu'un de mort! Athénaïs parvenait même à être jalouse de sa vie. Était-ce pour cette raison qu'elle voulait lui enlever? Athénaïs cligna rapidement des yeux, en remarquant combien leurs visages étaient proches. Il n'aurait fallu que quelques centimètres de plus pour qu'elle puisse embrasser sa bouche, puis descendre dans son cou où elle voyait palpiter une veine d'un bleu plus que séduisant. Brusquement, Nicholas retourna ses yeux vers le Dictatus Papae. Merde! Voilà ce qu'on appelait un rendez-vous manqué! Vivement, il lui expliqua la solution. Elle roula légèrement des yeux, autant pour jouer sa compréhension que par exaspération de se faire expliquer quelque chose qu'elle savait à la perfection.

-Oui, oui. Bien sûr! J'aurais pu prendre cela pour la troisième déclinaison avec le modèle consul. Pourquoi n'y ai-je pas pensé? Idiote!

Ce ne fut pas pour cette raison qu'elle retira sa main. Athénaïs le fit à regret. Maintenant qu'il avait résolu le problème imaginaire, cela ne servait à rien qu'elle garde sa main sur la sienne. En la lâchant, à regret, elle effleura délicatement son poignet. Sous la peau fine et blanche, battaient des veines. Les longs doigts de la jeune femme ne restèrent à cet endroit que pour une seconde, mais il lui semblait que cela durait une éternité. Elle respira plus profondément, prise d'envie, celle-ci renforcée par sa faim. Ses yeux se fermèrent pour mieux apprécier cette palpitation. Le battement était régulier, mais possiblement un peu rapide. Normal lorsqu'on était en compagnie d'un vampire qui n'avait envie que votre peau et de votre sang dans sa bouche... Ce qui la sortit de sa transe fut la question de Nicholas. Pouvait-il lui être utile autrement? Humm, immédiatement, non. Dieu lui interdisait. Mais plus tard, évidemment! Pourtant si elle le repoussait tout de suite, il était clair qu'elle le perdrait. Mieux valait de ne pas prendre de chance. Après tout, en posant cette question, il était manifeste qu'il voulait rester près d'elle. Ce qui ne causait aucun problème à Athénaïs. Elle fit mine de réfléchir, en jetant un regard désespéré autour d'elle.

-Honnêtement, je n'ai plus envie de travailler sur cela.

D'un geste brusque, elle repoussa le porte-document à l'autre extrémité du bureau. Puis, d'un saut gracile, elle s'assit sur le rebord du meuble et croisa les jambes, en balançant une, séductrice. Pourtant, le regard que lui lançait maintenant Nicholas pouvait être bien interprété. Athénaïs constatait bien qu'il ne pouvait s'empêcher de la regarder. Ses yeux le fixèrent, ce qui fit baisser les siens. Les lèvres de la jeune femme furent relevés par un sourire sardonique. Elle remercia Dieu qu'il n'ait pas vu ce dernier. Lorsqu'elle sentit de nouveau, son regard sur elle, Athénaïs continua son petit jeu. Elle sortit le bout de sa langue. La faisant pointue, elle la posa sur ses lèvres. Ce mouvement ne dura pas longtemps et un index manucuré prit la place de la langue.

-Que pourrions-nous faire? demanda-t-elle, davantage au vide qu'à son interlocuteur.

Puis, elle le regarda de nouveau, forçant ses joues à devenir roses de gêne. La diabolique vampire laissait la place à l'ange ingénu. Les yeux baissés, ses cils frôlant sa frange, la voix incertaine, elle murmura:

-Nous pourrions aller prendre un verre.

Elle laissa la proposition faire son chemin, puis se reprit comme si elle regrettait déjà sa demande.

-J'ai pensé à cela puisque nous sommes vendredi. Mais je comprendrais si vous refusiez. Il est tard et votre petite copine doit s'inquiéter.
Athénaïs, la tête toujours baissée, jouait avec la croix de son collier et sentait les joues lui brûler, tant elle se forçait pour vaincre la teinte transparente de sa peau.
Revenir en haut Aller en bas
Nicholas Davenport
Professeur
Nicholas Davenport


Messages : 42
Date d'inscription : 18/11/2009

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyLun 1 Fév - 17:58

Quel fascinant personnage que cette demoiselle qu'il avait devant lui! Il avait l'impression qu'elle jouait avec ses émotions comme une gamine avec une poupée. Il se sentait chavirer à tous les moments vers un sentiment ou vers un autre... Il était tantôt attiré, tantôt intrigué, puis méfiant, et de nouveau attiré. Cette fille ne lui semblait pas nette. Il ressentait à nouveau l'impression qu'il avait eu plus tôt, quand il avait vu en elle une part maléfique toute aussi grande que la part angélique. Elle suscitait en lui un désir ardent, mais qu'il aurait pu qualifier de synthétique. Un peu comme s'il savait qu'elle faisait en sorte de l'attirer vers elle, et que cette connaissance des intentions d'Athénaïs rendait plus futile l'attirance qu'il éprouvait effectivement pour elle. Comme elle en était l'instigatrice, il avait l'impression qu'elle-même créait ce sentiment chez lui et qu'il n'y était pour rien.

Bref, c'était bizarre. Les réflexions que Nicholas se faisait le rendait mal à l'aise et il choisit d'arrêter de penser. C'était facile, après tout... C'était comme admirer une oeuvre d'art et chercher à en comprendre le sens. Ce pouvait être difficile et mystifiant, mais quand c'était impossible, on en revenait à l'admiration et le monde semblait s'apaiser. Une oeuvre d'art belle pour ce qu'elle est, rien de plus.

Athénaïs lui faisait penser à une oeuvre d'art. Tout en elle l'attirait au plus haut point. Son regard brûlant et perçant, sa naïveté (du moins il la croyait naïve) et sa détresse face au texte latin, l'air qui se peignit sur son visage lorsqu'elle regarda autour, avant de choisir qu'elle en avait fini avec ce travail pour la soirée. Il regarda comme elle s'assit sur le bureau, dans un mouvement qu'il aurait qualifié de flottant. Sa jambe se croiser, révélant un peu plus la pâleur de sa chair, et le rebord de dentelle glisser de façon vaporeuse sur la peau de porcelaine. Il déglutit et baissa encore le regard, comme aveuglé par une étoile, et s'enhardit brusquement en la regardant de nouveau fixement.

Chacun des gestes d'Athénaïs semblait calculé, Nicholas s'en rendait compte. Toutefois, cela lui apparaissait plus comme une chorégraphie, comme un spectacle de grâce dans lequel on aurait prédéterminé les mouvements. Il observait la danse de sa langue sur ses lèvres pleines et l'ongle soigné y prendre place, et il se prit à rêver que ce soit son doigt, le sien, afin qu'il puisse en caresser la douceur. Il s'imagina y poser ses propres lèvres et il en frémit. Jamais il ne s'était senti envoûté de cette façon.

Brusquement, la séductrice diabolique laissa place à l'ange timide. Nicholas fut de nouveau fasciné par la dualité qu'il observait chez elle. En un geste incroyablement mignon, elle battit des cils en baissant la tête, un peu embarrassée par sa proposition d'aller prendre un verre. Soudainement, Nicholas se rendit compte qu'il n'avait pas dit mot depuis quelques minutes déjà et que si ça continuait, elle allait le prendre pour un imbécile à qui il manquait une partie de cerveau.

Il allait répondre, mais ne savait pas comment. Alors il patienta. Elle reprit sa proposition au vol, feignant l'incertitude. Nicholas savait qu'elle faisait cela pour le séduire, pour lui donner l'envie de dire oui. Il avait côtoyé nombre de femmes dans sa vie et les stratégies de séduction qu'elles employaient ne lui étaient pas inconnues. Simplement, certaines d'entre elles avaient plus d'impact en les appliquant... Ce qui était le cas d'Athénaïs. C'était un peu comme être hypnotisé par un prestidigitateur et savoir pertinemment qu'il essaie de prendre le contrôle de notre esprit, mais quand même faire le poulet devant tout le monde parce qu'on sait qu'on est devant une force irrésistible.

Heureusement, céder à Athénaïs lui laissait entrevoir des suites beaucoup plus agréables qu'une humiliation publique. Déjà, il s'imaginait l'étreindre, sa taille fine au creux de ses bras, sa poitrine effleurant son torse, ses mains glissant sur la peau froide... À se stade, Nicholas entrevoyait sa relation avec la jeune femme comme une histoire d'un soir, une histoire de séduction qui pourrait potentiellement se solder par la volupté mais qui n'irait probablement pas plus loin. Toutefois, une partie de lui ne cessait de se dire qu'il n'en aurait jamais assez et que pour satisfaire sa soif d'elle, une nuit ne suffirait largement pas. En tout cas, il savait reconnaître le désir qu'elle avait pour lui ou en tout cas le désir de l'attirer vers elle, et comme cela fonctionnait, il ne voyait pas de mal à continuer.

- Eh bien... Je n'avais rien prévu de particulier pour ce soir... Comme mes plans routiniers ont déjà été chamboulés, je pense qu'il faut continuer dans cette voie...

Il chercha le regard de la bibliothécaire en penchant la tête dans sa direction.

- Et je crois que ma copine ne sera pas jalouse, puisqu'il s'agit bien d'une sortie amicale entre collègues...

Il lui offrit un sourire charmeur, de ceux qui faisaient craquer les filles qui s'extasiaient devant lui autrefois.

- Enfin... ne serait pas jalouse. Je suis une homme libre, mademoiselle de Fontanges. Mais laissez moi seulement aller reprendre mes affaires dans ma classe...

Il se leva de sa chaise et se rendit compte que ses jambes tremblaient un peu. Surpris d'être la proie de l'aussi grand effet qu'elle avait sur lui, il cacha son instabilité et se retourna pour sortir. Avant de franchir la porte, son regard revint à nouveau vers elle après un geste de la tête qui fit balancer ses cheveux.

- En fait, je n'ai pas encore dîné. Que diriez-vous de m'accompagner en ville pour manger? Je connais un excellent resto italien...
Revenir en haut Aller en bas
Athénaïs de Fontanges
Bibliothécaire/ modératrice
Athénaïs de Fontanges


Messages : 81
Date d'inscription : 06/01/2010
Localisation : Dans la damnation éternelle, donc loin de Versailles

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyLun 1 Fév - 21:17

Athénaïs se sentait étrange. Elle n'aurait pas du déterminer par quel prodige elle se sentait autant étrange, mais il était clair que le mot qui lui venait à l'esprit pour l'étrange comportement qu'elle avait n'était pas "enquête". Manifestement, ce jeune homme ne savait rien en ce qui concernait les Silverwood et les Cullen. De plus, Jane avait déjà pris contact avec lui. Oui, le nom lui revenait à la mémoire. Jane savait bien que les Volturi n'avaient rien à redouter de Nicholas Davenport. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir l'attirer vers elle. Puisqu'elle ne pouvait pas le tuer ce soir, Athénaïs ne pouvait prendre cette excuse pour comprendre son comportement. Elle devait se rendre à l'évidence: la compagnie du jeune homme lui plaisait beaucoup. Était-ce à cause de son sourire ou plutôt de son odeur? Pour expliquer ses agissements, la deuxième raison aurait été plus logique. Or, la vampire ne pouvait nier qu'il y avait dans le regard de Nicholas Davenport quelque chose qu'elle aimait. Peut-être était-ce sa fragilité? Oui, possible. Nicholas était quelqu'un qu'on pouvait tuer après tout. Athénaïs, qui était habituée à l'amour sans douceur, fait de cruauté sadique de Caïus, appréciait se trouver devant une personne qu'elle ne pouvait pas craindre. Plus encore, elle dominait totalement cette personne. Ce sentiment était totalement inconnu pour la jeune femme. Soumise à tous, à tous ceux qui avaient eu le pouvoir de faire flancher son coeur, elle n'avait jamais pu jouer d'eux... Non, au contraire, ils s'étaient moqués d'elle, profitant de sa naïveté en l'amour, jouissant de son corps. Athénaïs ne considérait aucune frustration à cet égard. Elle avait été élevée dans l'esprit qu'un homme est nécessairement supérieur à une femme et qu'il pouvait en l'occurence faire ce qu'il voulait d'elle. S'il l'estimait, c'était donc qu'il avait de l'affection pour elle ou une grande faiblesse d'esprit. C'était ce que la jeune femme aimait de Nicholas, elle lui était supérieure. Première fois dans sa vie.
Ses yeux se fixèrent de nouveau sur le professeur, son fin nez humant plus profondément son parfum. Elle l'observa. Ses cheveux d'une couleur indéterminée, hésitant entre le pâle et le foncé. Ses yeux brillants qui démontraient si bien le fil de ses pensées. Sa bouche légèrement trop grande, ce qui la rendait un brin moqueuse, encore plus séduisante. Ce visage long. Cette voix... Athénaïs se souvint de ses jeunes filles prétentieuses qui traînaient dans l'école. De ce genre qu'elle détestait. Des cheerleaders sans cervelle, qui gloussaient au lieu de parler, qui devaient se passer des mots en classe concernant leur professeur trop séduisant. Soudainement, Athénaïs prit conscience du guêpier où elle s'était mise. Était-ce normal pour un vampire de vouloir tuer quelqu'un du sexe opposée s'approchant de sa proie? De tuer ces adversaires avec une cruauté inimaginable, les laissant souffrir longtemps, alors qu'elle les regarderait, faite de sang-froid, le regard pétillant de bonheur à la vue de leur sang. Hum, à regarder la conduite de Jane, c'était possible de prendre plaisir de cette douleur, mais certainement pas dans le but d'éloigner ces personnes de l'objectif ultime. Les yeux d'Athénaïs se refermèrent douloureusement. Elle ne voulait plus regarder cette longue silhouette mince. Et si jamais, elle se détournait de son but. Si jamais elle allait jusqu'à trahir Dieu en tuant Nicholas ce soir. Pourtant, Athénaïs se rendit compte qu'elle devait le faire. Elle devait le tuer dès maintenant. Dès qu'ils seraient hors de l'école... Dès qu'il serait plus facile de se débarrasser du corps. Après tout, dès minuit, il serait demain, Dieu et elle auraient remplis leur part du contrat. Qu'est-ce qui l'empêcherait? Elle ne pouvait pas garder Nicholas en vie. Il était dangereux... Il était fort probable que Caïus l'enferme dans une geôle de Volterra s'il apprenait ce qu'elle pensait. Et Jane ne se gênerait certainement pas pour le dire à Aro...
Brusquement, le regard d'Athénaïs se rouvrit, plus noir. Elle devait se débarrasser de lui, avant qu'il puisse disposer d'elle à sa guise. Car, c'était là la damnation éternelle d'Athénaïs, elle en était convaincue! Elle devait tomber amoureuse des hommes qui lui causeraient du mal. C'était sa pénitence d'éprouver cette damnation pour l'éternité. c'était sa pénitence pour avoir voulu le roi de France. C'était sa pénitence pour son trop grand orgueil. Car toutes ses années ne l'avaient pas rendue plus sages. Encore maintenant, elle voulait le roi... Le roi d'un monde différent, mais le souverain d'un peuple encore plus grand. C'était la mesure de son ambition. C'était sa façon de prendre le pouvoir. Pourtant, elle ne pouvait pas dire qu'elle était amoureuse de Nicholas. Bien sûr que non! Mais ce sentiment pouvait bien finir par arriver et la mener à sa perte. Non, elle ne devait pas prendre le risque. Prisonnière de sa propre initiative, Athénaïs se retrouvait sous le charme de cet humain trop séduisant, de son coeur trop faible. Au fond d'elle-même, la favorite royale savait qu'elle ferait l'amour à Nicholas avant de le tuer. Et cette pensée la torturait... Depuis ce foutu Parc-aux-Cerfs, depuis qu'elle avait été élevée en libertine, depuis que sa vie entière avait reposé sur son corps, sa beauté et sa capacité à s'en servir avec volupté, depuis ce temps, Athénaïs vivait pour plaire et pour aimer. Et comme toujours, elle voulait plaire à Nicholas et l'aimer... Finalement, il lui répondit. Dans sa phrase, elle aurait pu parier qu'il était fâché de l'avoir aidé. Oui, d'accord, elle avait troublé sa soirée, mais rien dans cela n'était mauvais. Ah! Le garnement! Une sortie amicale entre collègues... Bien sûr! Athénaïs se leva et repoussa la chaise de son bureau.
-Une sortie amicale... Évidemment et quoi d'autre? Si tu savais à quel point je te veux! murmura-t-elle pour elle-même, sans qu'il ne puisse entendre autre chose que des mots indistincs.
Athénaïs se jura de la tuer, cette femme! Puis, elle se retourna vers lui s'apprêtant à lui offrir un sourire désolé.
-Ah non, vous vous trompez. Toutes les femmes sont jalouses et méfiantes. Votre copine voudra certainement m'arracher les yeux...
Elle avait dit cela, mais la vampire savait bien que cette fille serait morte dans d'affreuses souffrances avant même qu'elle puisse tenter de se défendre. Pourtant, Nicholas lui sourit. Devant cette beauté, Athénaïs préféra se retourner et fermer les yeux. Ainsi, elle évitait un nouveau fléchissement de coeur et faisait preuve de je-m'en-foutisme. Libre? Libre? Athénaïs sentit ses doigts trembler plus rapidement. Un sourire véritable prit ses lèvres. Première victoire contre une ennemie imaginaire. Nicholas était tout à elle et il le serait encore davantage lorsqu'elle collerait son corps contre le sien. Il se leva et manifesta l'intention d'aller chercher les choses dans sa classe. Athénaïs fronça les sourcils. Sa mémoire lui indiquait qu'il n'avait rien laissé dans la salle. De plus, son attaché-caisse était à ses pieds. Ah, mais voilà qu'il l'invitait au restaurant. Merde! Il y avait une raison si Athénaïs avait proposé un bar... Voir que de la nourriture toucherait les lèvres d'Athénaïs de Fontanges! Elle baissa la tête et força un nouveau rougissement de ses joues, alors qu'elle se penchait pour ramasser le porte-document.
-J'ai déjà mangé, dit-elle, simplement en se mordant les lèvres.
Athénaïs se glissa de nouveau sous le bureau, se cachant à la vue de Nicholas, pour ranger le précieux document. Elle savait que si son coeur battait encore, elle aurait eu de la difficulté à en étouffer les battements. Comme une adolescente, elle souriait et dansait mentalement de cette invitation. Puis, elle se releva, retrouvant tout son calme et sa fausse gêne.
-Mais, si cela ne vous dérange pas, je vous accompagne tout de même. Du vin me remettera les esprits en place. Allons à votre classe!
Ce que Nicholas ne devait pas savoir, c'était ce qu'Athénaïs avait besoin de faire de ses pensées. Tout simplement, elle devait l'enlever de celles-ci.
Revenir en haut Aller en bas
Nicholas Davenport
Professeur
Nicholas Davenport


Messages : 42
Date d'inscription : 18/11/2009

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyMar 2 Fév - 0:38

Le regard de la jeune femme était tantôt doux et paisible, tantôt noir et tourmenté. Nicholas commençait presque à s'habituer à l'impression étrange qu'elle dégageait. Depuis qu'il avait repris la parole, elle semblait vouloir éviter son regard et se dérobait à ses yeux le plus souvent qu'elle le pouvait. Le jeune professeur se demandait ce qui avait provoqué ce changement d'attitude, elle qui le fixait avec ardeur quelques minutes plus tôt, mais il n'en fit pas montagne et se contenta laisser un sourire étirer le coin de ses lèvres. À sa proposition d'un dîner au restaurant, elle se défila presque trop vite en déclarant qu'elle avait déjà mangé. Tout à coup, il ne la vit plus et comprit qu'elle rangeait le document dans son tiroir climatisé. Il était certain qu'il avait fait une bêtise en poussant l'invitation trop loin... Elle avait décliné l'offre beaucoup trop rapidement pour que ce soit vrai. Elle voulait simplement ne pas y aller avec lui et avait trouvé la première excuse qui passait par la... Mais pourquoi le verre était acceptable et pas le dîner? Peut-être à cause du face à face qu'il impliquait... Nicholas se tourmentait pour rien, cependant, car elle se reprit aussitôt en lui demandant, de nouveau timide, s'il trouvait dérangeant qu'elle l'accompagne tout de même, ne serait-ce que pour déguster un verre de vin. Le jeune homme était ravi et pour toute réponse, esquissa un nouveau sourire, franc cette fois.

Il se retourna pour aller à sa classe, ne sachant pas vraiment si la dame le suivait. En se retournant, il vit que c'était le cas et il ralentit le pas pour marcher avec elle. Sans aucune parole, il se retrouvèrent à sa classe et Nicholas remarqua avec embarras qu'il n'y avait rien laissé.

- Je croyais pourtant y avoir oublié quelque chose, à mon habitude... murmura-t-il comme pour s'excuser.

Haussant les épaules, il se contenta de bien verrouiller la porte pour éviter toute tentative d'infraction cette fois ! Ils marchèrent un peu et puis il se retourna vers sa charmante compagne de soirée.

- Je vous emmène en voiture ou préférez-vous que l'on s'y rende à pied? Ou que l'on s'y rejoigne dans quelques minutes?

Ils se trouvaient maintenant sur le pavé à l'extérieur du lycée, près de la porte principale. Le stationnement n'était pas loin, mais le centre-ville non plus. Nicholas préférait prendre sa voiture, mais il voulait laisser la décision entre les mains d'Athénaïs. Dieu qu'elle le fascinait! Plus la soirée avançait, plus il la désirait. Non pas seulement sexuellement, mais il désirait la connaître, pousser plus loin l'intrigue, apprendre d'elle, se nourrir de ses mots et se laisser bercer par la mélodie de sa voix... Il était complètement charmé. Brusquement, il choisit de prendre la décision pour elle. Il posa une main sur le bas de son dos, un peu surpris par son audace, et la poussa très légèrement vers le stationnement.

- En fait, je préfère vous conduire avec ma voiture, si cela ne vous cause pas problème. Je vous raccompagnerez ensuite.

Sous sa main, le tissu du haut qu'elle portait glissait sur sa peau comme si elle avait été de glace et il n'avait même pas besoin de bouger un muscle pour que ses doigts voyagent sur son dos. Il considéra cela comme un cadeau de la part de l'étoffe qu'elle portait pour ses doigts avides de la découvrir, ainsi il avait l'impression de la caresser sans qu'on puisse lui en faire reproche.

HJ : Je propose qu'on continue dans la section "Commerces en tout genre" dans le centre-ville de Mist =) Désolée pour la courtitude du message mais je me rattraperai!!
Revenir en haut Aller en bas
Athénaïs de Fontanges
Bibliothécaire/ modératrice
Athénaïs de Fontanges


Messages : 81
Date d'inscription : 06/01/2010
Localisation : Dans la damnation éternelle, donc loin de Versailles

Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. EmptyMar 2 Fév - 14:55

Ils marchaient dans le couloir noir sans échanger une seule parole. Athénaïs était plongée dans ses pensées, réfléchissant au meilleur moyen et au meilleur moment de tuer Nicholas. Elle ne pourrait le faire lorsqu'ils sortiraient de l'école. Il ne serait pas encore passé minuit. Peut-être en sortant du restaurant... Oui, restait à voir à quelle heure ils sortiraient de cet endroit. Dans la pire des situations, elle n'aurait qu'à l'inviter chez elle. Aucune phrase ne pouvait être plus claire. Et il ne pourrait pas la repousser. Certainement pas, alors qu'elle aurait posé ses lèvres sur les siennes. Non. À partir de ce moment, il serait prisonnier d'elle. Ce serait au tour d'Athénaïs d'agir et de le tuer... De plus, elle aurait tout le calme possible dans son appartement. Elle pourrait prendre son temps. Une chance que Nicholas arrêta devant sa classe car la jeune vampire aurait passé tout droit, perdue dans sa tête.
L'imbécile... Évidemment qu'il n'avait rien oublié. Athénaïs aurait pu lui dire. Elle s'en souvenait bien. Par contre, cela aurait semblé un peu étrange. Pourtant, il haussa les épaules et son visage exprimait bien la gêne qu'il avait pour l'avoir mené inutilement à cet endroit. Un joli sourire se peignit sur les lèvres d'Athénaïs. Il était craquant ainsi! Ils sortirent de l'école. Nicholas lui demanda comment elle voudrait se rendre au restaurant. Comme elle ne connaissait pas la ville, elle allait immédiatement éliminer la dernière suggestion. De plus, s'ils se séparaient, il risquait de lui échapper plus rapidement. Pourtant, s'il devait la reconduire chez elle... Oui, voilà une bonne idée. Elle aurait tout le loisir de le tirer par le col de sa chemise jusqu'à son lit... Cette idée la prenait déjà entièrement la passionnant. Délicate, Athénaïs allait ouvrir la bouche pour répondre, mais Nicholas la devança, de toutes les manières possibles. Il lui répondit en posant une main sur le bas de son dos, juste sur le creux de ses reins, entre le rond du dos et les fesses. À ce contact, Athénaïs leva les yeux vers lui avec un visage étonné. Ce n'était pas du jeu, elle était réellement étonnée qu'il ait osé! De plus, il la poussait vers son auto. Derrière les mèches dorées de ses cheveux, elle savait qu'elle avait rougi. Il lui avait proposé lui-même de la reconduire chez elle. Voilà qui était d'autant plus facile!
Pour Athénaïs, c'était d'une grande bizarrerie, ce sentiment. Pourquoi était-elle si émue qu'il la touche? Évidemment, comme tous les vampires, Athénaïs détestait qu'un humain la touche. Ce contact déclenchait une rage meurtrière en elle. Or, la main de Nicholas dans son dos ne lui faisait pas cet effet. Au contraire, elle se sentit plus gentille, moins cruelle. C'était étrange pour une femme qui avait passé plus de moment avec les hommes nue qu'habillée d'être aussi timide devant un simple toucher. Elle ne comprenait pas. Après tout, c'était nue qu'elle avait appris la vertu. Pourquoi était-elle autant timide devant lui?
-Oui, oui. Cela me paraît bien. Je ne suis pas d'humeur à conduire. De plus, il fait un peu froid.
Elle lui parlait vraiment de la température? Non, mais qu'est-ce qui lui prenait? Athénaïs tenta de se rattraper en se disant que ce serait une excuse pour sa peau froide. Puis, elle suivit Nicholas en faisant claquer exagéremment ses talons hauts sur le sol. Elle espérait bien que Nicholas lui ouvrirait la porte de la voiture. Voilà ce qu'elle avait à reprocher aux hommes du 21eme siècle: leur manque de galanterie flagrant. Il faut dire que la perspective de rester dans un endroit fermé et restreint avec la magnifique odeur de Nicholas, qui la rendait folle, mettait la jeune femme dans un drôle d'état. Elle se réjouissait déjà en même temps de redouter son propre comportement. Serait-elle capable de résister longtemps à lui?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Le rouge est caché par le noir. Empty
MessageSujet: Re: Le rouge est caché par le noir.   Le rouge est caché par le noir. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Le rouge est caché par le noir.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Le coeur caché par la mort.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Aube et Crépuscule :: Mist, la ville :: Lycée municipal de Mist :: Salles de classe-
Sauter vers: