Balade chez les morts.

Seule à la villa, Virginia était assise dans la fenêtre en baie et regardait le coucher du soleil au loin. Dans ses mains, un livre d'Anne Rice, interview avec un vampire, dont la dernière page venait d'être lue pour la centième fois. Vee avait rencontré Anne Rice, un jour, à une séance de signature. Elle lui avait demandé pour quelle raison les vampires de ses livres mourraient en se consumant au soleil. L'auteur avait répondu qu'il était plus juste pour eux de pouvoir également goûter à la mort, comme tous les êtres sur Terre, et que la vie éternelle devait pouvoir devenir un choix. Que si les hommes devenus vampires n'avaient pas choisi de devenir comme tel, ils avaient au moins le pouvoir de décider s'ils préféraient le rester ou mourir. Une simple question de justice.

Virginia regarda l'éclat de sa peau, illuminée sous les derniers rayons orangés du soleil, qui enflammait le ciel sous l'horizon lointain. Anne Rice avaient eu tort... Le monde n'était pas juste.

Réprimant un soupir de lassitude, Vee s'étira avec grâce et décida de sortir de la villa. Tous les autres étaient partis; Thomas et Elizabeth étaient à la chasse et les autres étaient presque tous au bal de la rentrée. Mais il fallait bien que quelqu'un surveille cette ville pendant que les autres s'amusaient... Virginia était heureuse que les autres membres de sa famille s'amusent, mais le temps n'était pas à la fête, avec tous ces vampires dans la ville et les Volturi qui faisaient enquête. Ils étaient tous en danger.

Le soleil était maintenant couché et elle n'avait donc plus à craindre d'être aperçue par les humains sous les chauds rayons de l'astre. Elle décida d'aller marcher au centre-ville, et bifurqua vers le cimetière. Les morts l'apaisaient. Elle enviait leur sérénité et appréciait leur silence autant qu'elle chérissait leur écoute attentive et respectueuse. En entrant dans la demeure des morts, elle sentit toutefois une présence autre que celles qu'elle percevait normalement; quelqu'un se trouvait là. Il était dos à elle, regardant une pierre tombale. Elle s'avança vers lui, doucement, jusqu'à se tenir à ses côtés, à regarder également la pierre tombale.

- On les déclare souvent trop jeunes pour mourir... Pensez-vous qu'on puisse au contraire vivre trop longtemps?

Messages : 8 Date d'inscription : 13/05/2010

Adrian avait erré dans la ville, prenant soin de ne pas trop s’attarder aux endroits très fréquenter. Il choisit de se ressourcer de silence, avant de continuer ses recherches. Il les sentait partout, depuis la première fois, c’était l’unique et seule fois qu’il sentait cette odeur vampirique si forte. Le cimetière se dessina devant lui, sans qu’il ne le remarque vraiment, ce ne fut que lorsqu’il s’arrêta, songeur, qu’il choisit de se rendre au royaume des morts. Il pénétra sur le terrain, marchant entre la terre qui ballonnait la ou on avait enterré quelqu’un. Il avait l’impression de marcher sur eux, il sentait le vide sous lui, il savait sans même remarquer les pierres tombales. Pour éviter le mal l’aise, il contournait chaque trou, évitant ainsi de souiller le repos éternel de ceux qui était devenu poussière sous lui.

Il s’arrêta, presqu’au fond, devant une pierre tombale. Une photo avait été collée à la pierre et elle jaunissait avec le temps. L’encre coulait à certain endroit mais l’image était encore claire. C’était l’image d’une jeune femme, elle avait de long cheveux noir, des yeux bleus ciel et un sourire charmeur. Elle avait l’air bien sur cette image. La pierre indiquait qu’elle était morte à 21ans, une coïncidence qui aurait serré le cœur d’Adrian s’il avait put battre. Il soupira, puis ferma les yeux.

Il inspira après plusieurs minutes de silence, de méditation, c’est à ce moment qu’il prêta attention à la présence près de lui, qui s’approchait en silence, trahissant ainsi ce qu’elle était, à qui portais attention. Il ne fit aucun geste vers cette personne, la laissant même se poster près de lui. Il inspira encore, prenant courage sur lui-même pour ainsi affronter cette présence. Alors, elle parla, sa voix le percuta, c’était plus doux qu’il ne se l’était imaginer, lui qui n’avait pas dit un mot depuis… Combien de temps déjà?

Il s’autorisa un regard en billait, la détaillant subtilement, mais elle avait le regard fixé sur la pierre, ce qui lui donnait qu’un angle de profil, mais il songea qu’elle était plus jolie que l’ombre dont il se souvenait.

-Oui, murmura t’il après quelque seconde de silence, je crois qu’on puisse vivre trop longtemps. Humain ou pas. Quand ils atteignent un certain âge, perdant toute indépendance, vivant au crochet du monde ou de sa propre famille, alors vaux t’il mieux mourir que faire souffrir sur qui se sacrifie pour rien, puisse que ca se terminera un jour ou l’autre…

C’était ce qu’il aurait dit à pareil question quand il était humain jadis. Il jugeait les personnes âgé de pénible, de quelque chose a évité. Il avait lui-même préparé un suicide s’il devait un jour atteindre cet âge, chose qui ne se produirait jamais, maintenant…

Virginia avait croisé les bras, un peu comme si elle pouvait ressentir le froid de la brise qui soufflait sur eux et faisait danser les feuilles des immenses peupliers plantés en rangée autour du cimetière. En présence d'humains, elle aurait probablement fait semblant de frissonner... cela avait tendance à les rassurer sur sa crédibilité. Mais elle avait su avant de lui adresser la parole que son interlocuteur était comme elle, un vampire, et elle se contenta donc de rester elle-même.

Elle écouta sa réponse et laissa passer plusieurs longues minutes avant d'esquisser le moindre mouvement. Le temps n'avait plus la même couleur depuis qu'elle était vampire; elle ne ressentait plus, depuis sa "mort", l'urgence de vivre et d'accomplir quelque chose. La peur de mourir avait tendance à être un bon motivateur pour les humains, les poussant à agir toujours plus vite, pour être certain d'avoir le temps de réaliser tous leurs rêves... Les vampires, eux, n'avaient plus ce soucis. Bien sûr, Vee avait des rêves, des projets et des envies, mais elle savait qu'elle avait le temps de tout faire.

Après un long silence contemplatif, elle tourna finalement son visage vers l'inconnu. Sans un moindre sourire, elle s'adressa à nouveau à lui.

- C'est vrai, la vieillesse est lourde pour l'entourage de celui qui la vit. Mais il fut un temps où prendre soin de nos ancêtres, de nos racines, de notre famille et de leur sagesse était un cadeau pour les plus jeunes... Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

Virginia avait beau parler, elle avait toujours eu peur de la vieillesse des autres. Elle s'était maintes fois empêchée de s'attacher aux humains, de peur de les voir dépérir et mourir... puisque l'option "les transformer en vampires" était impossible. Virginia n'aimait pas trop sa condition et l'imposer à quelqu'un d'autre était hors de question.

- Je suis venue te prévenir... Nous sommes plusieurs dans cette ville et notre protection ne tient qu'à notre subtilité. Si tu veux rester, tu dois te plier à nos règles.

Elle le regarda à nouveau, son regard se fit plus insistant.

- Les humains de Mist bénéficient de notre protection, sans le savoir. Si tu en blesses ou tues un seul, tu seras mort avant la fin du jour. Si tu ne veux pas te plier à nos règles, pars. Ça fait longtemps que t'es l'un des nôtres?

La situation des vampires à Mist était précaire et ils étaient toujours plus nombreux. Thomas avait émis l'hypothèse que l'un d'entre eux ait le pouvoir d'attirer les autres vampires à lui, sans le savoir. C'était peut-être la raison pour laquelle ils étaient autant... Mais cela était autant un danger qu'une bénédiction, surtout avec la rébellion que préparaient Thomas et Carlisle. Plus il y aurait de vampires à Mist et à leurs côtés, plus les Volturi flancheraient facilement... mais plus ils étaient nombreux, plus ils risquaient de mettre en danger les humains et d'être découverts par eux. Ils devaient donc resserrer les règles... ce qui attristait Virginia, qui aimait bien le sang humain de temps à autres.

Messages : 8 Date d'inscription : 13/05/2010

Il s’autorisa un regard vers elle. Ses yeux azur avec un léger reflet rougeâtre la détaillèrent encore une fois, ayant maintenant la possibilité de la regarder toute entière. Il eut un léger sourire, se disant qu’il avait eut raison la première fois. Elle était aussi belle qui se l’était imaginer, bien qu’elle fut le premier vampire qu’il rencontrait. Il ferma les yeux et se désintéressa de la pierre tombale. Les mots de la jeune femme lui parurent comme un poignard.

Des règles? Qu’est-ce qui c’était passé jadis pour que ces vampires la ne les appliquent pas? Bien qu’il doutait maintenant, à force de voir l’évolution du monde au travers les villes qu’il avait traversé, que bien des années s’était passé.

-J’ignore quelles sont ces règles. Admit-il.

Ce qui était vrai, personne ne le lui avait dit et il ne s’était pas encore véritablement avouer sa condition. Il ferma les yeux et leva la tête vers le ciel, respirant un bon coup, il pivota sur ses talons, comme si il voulait partir, mais ne fit pas un pas.

-Je n’ai gouté que quelque fois le sang humain et j’arrive tout juste a Mist, je n’ai pas eut le temps de faire autre chose que venir ici…

Ses mots étaient maladroit, mal choisit, ces étonnations était hésitante, sa voix était presqu’enroué. Il se tourna vers elle et ouvrit grandement les yeux, planta son regard étrange sur elle.

-J’ignore même en quelle années nous sommes, expliqua t’il, je me suis cacher loin des yeux de tous êtres vivant qui n’était pas animal, je ne sais rien de votre monde ni de celui qu’est devenu la vie des humains… Je cherchais simplement l’odeur de ceux qui m’ont attaqué, celle qui règne ici lui ressemble sans l’être…

Il se tut, se rendant compte que peut-être sa vengeance ne serait jamais exaucée. Cet alternative lui fit baiser la tête avec tristesse, il aurait dut quitter sa cachette bien avant...

[HJ: Juste comme ca, Adrian est mon deuxieme personage sur le forum, je voulais jouer en attendant de pouvoir utiliser mon premier personage.. Devine tu qui est mon premier? Razz

]

Virginia regardait maintenant au loin, appréciant l'irrégularité géométrique des pierres tombales plantées tout autour. Elles étaient toutes différentes. Certaines voyaient l'un de leur côtés s'enfoncer de plus en plus dans la terre en leur donnant un aspect oblique, d'autres étaient surmontées d'une sculpture et certaines, les plus vieilles, n'étaient que des croix, anciennement en bois, qu'on avait refaites en pierre sans y graver d'épitaphe. Les choses irrégulières, asymétriques et impaires étaient souvent les prédilections de la nature; elles avait un petit quelque chose d'attirant pour l'oeil, de rassurant, de vrai. La symétrie usinée et la régularité du dernier détail soumis à un examen pour sa perfection, c'était la marque humaine. Dame Nature aimait l'imperfection et le cimetière, représentant l'étape toute naturelle qu'était la mort pour les humains, se dessinait en un tableau qui, même fait par l'homme, aurait pu être peint par la Dame.

Cette réflexion ne fit qu'intensifier la saillance de ce qu'ils étaient vraiment: des êtres contre-nature. On parlait de la nature humaine, du vieillissement et de la mort comme étape naturelle de la vie... mais on ne parlait pas de la nature des vampires. Eux étaient des monstres, des créatures violentes se nourrissant de la vie des humains. Où irait-elle après sa mort, si celle-ci survenait un jour?

Et puis, les lèvres de Vee s'étirèrent en un sourire franc. Son frère Adrian et sa soeur Elana l'auraient disputée si elle avait parlé de ces réflexions déprimantes avec eux. Avec le temps, ils avaient même appris à voir dans son regard quand elle partait dans ces pensées lugubres et la ramenait à la réalité avec une blague ou en jouant les imbéciles. Laissée à elle-même, les idées de Vee était trop souvent noires. Mais elle parvenait à les chasser... ce qu'elle fit en se plongeant dans le regard de son interlocuteur.

Il était très beau, comme tous les vampires d'ailleurs, mais il y avait en lui et qui transparaissait sur son visage une sorte de détresse violente, poignante, qui atteignit Virginia au coeur. C'était rare... Elle en fut troublée. Il expliqua brièvement sa situation et elle l'écouta avec attention, ressentant la sincérité dans ses paroles et à travers ses maladresses.

Ouvrant la bouche pour lui répondre, Virginia aperçut Madame O'Donnel qui venait déposer des fleurs sur la tombe de son mari, comme à chaque semaine. Il valait mieux qu'elle ne les entende pas discuter.

- Viens, on va marcher un peu...

Elle l'entraîna à travers les stèles, de plus en plus loin vers la forêt. Voyant qu'il n'avait pas beaucoup de connaissances sur le monde des vampires, elle ignorait s'il pouvait être dangereux pour les humains et Vee appréciait particulièrement Mme O'Donnel. Elle aurait beaucoup de peine de la voir mourir.

- Alors tu ne connais pas ceux qui t'on transformé?

Demanda-t-elle, l'air soucieux.

(HJ: Hihihi oui j'ai deviné Wink

Tu avais trop hâte de poster!! Razz

)

Messages : 8 Date d'inscription : 13/05/2010

Adrian resta serein, même quand l’humaine entra dans le cimetière. Il connaissait l’une des règles maintenant et n’aurait pas voulut offenser son interlocutrice. Il contourna avec elle les pierres tombales, ne craignant rien d’elle, sachant qu’une fois ainsi, les autres, sans raison, ne lui ferait pas mal. Son invitation tombait a point, cependant, il commençait a s’énervait face a la pierre tombale de la jeune femme si semblable a sa femme. Il avait le regard sur le sol, s’empêchant de respirer tant qu’il était près de la dame.

Une fois plus loin d’elle et plus près de la forêt, il s’autorisa à respirer une nouvelle fois, il avait du mal, mais les paroles du vampire roulaient dans sa tête comme si c’était une condamnation. Sa question eut pour effet de le poignarder une seconde fois. Il ferma les yeux, se remémora ses derniers souvenirs et sans ouvrir les yeux, il les laissa le submerger.

-Non, j’ignore leur nom, mais je sais à quoi ressemble deux d’entre eux. Raconta-t-il. Je les croiser sur le chemin dans la forêt qui séparait le village au rive de l’océan ou j’habitais. Ma femme m’y attendait, elle devait accoucher cette nuit la.
Il se tut un instant et rouvrit les yeux, les images de la suite de sa transformation était encore trop pénible. Il se ressaisit et raconta la suite plutôt vaguement.

-Ils étaient trois, deux hommes, une femme et ils attaquaient une adolescente sur le chemin. Je pensais à ne pas les déranger, je souhaitais rentrer chez moi au plus vite. Je ne voulais pas me mêler de leur attaque, je ne voulais réellement pas tarder. Je pensais à m’engouffrer dans la forêt, pour les contourner sans qu’ils me voient. Je m’apprêtais à le faire, quand la femme, que je n’ai jamais vu, ma amener vers les autres. La jeune fille, semblait morte. Elle portait beaucoup de blessure, des morsures, c’est la que j’ai sut et que j’ai fermé les yeux, espérant qu’ils laisseraient ma famille en paix…

Il soupira, puis la regarda franchement. Il ne souriait pas, n’avait aucune expression sur le visage, si ce n’est que le chagrin qui le démangeait de l’intérieur.

-Je me suis réveillé ensuite, j’ignore combien de temps c’est passé. L’adolescente était aussi assise et elle ma suivit a ma chaumière. Ca été brutale, j’étais content de la retrouver mais je n’ai pas put résister. J’ai tué ma femme pendant que l’adolescente tuait mon bébé.

Il s’interrompit un instant, histoire de détourner la tête de Virginia, il ne voulait pas qu’elle se peine pour lui, ca ne servait plus a rien maintenant.

-J’ai perdu la tête et j’ai détruit le vampire. J’ai brulé ma demeure et j’ai plongé dans l’océan. J’y suis resté depuis. Ca ne fais que deux ou trois semaines que j’en suis sortis…

Virginia marchait et regardait droit devant, d'un pas peut-être légèrement plus rapide qu'un humain mais qu'Adrian suivait sans même sans rendre compte grâce à ses capacités de vampire. Ils étaient désormais hors de vue de Mme O'Donnel et Adrian lui raconta son histoire, que Vee écouta avec attention. Elle avait entendu d'horribles histoires au cours de sa vie, après avoir rencontré des centaines de personnes et côtoyés nombre de vampires... mais pour une raison qu'elle ignorait, l'histoire d'Adrian la toucha particulièrement. Elle tourna un regard triste vers lui lorsqu'elle apprit qu'il était à l'origine de la mort de sa bien-aimée. Et dans son regard, elle vit qu'il l'avait réellement aimée. Les yeux de nouveau au sol, elle eut un pincement au coeur. Virginia n'avait, en toutes ces années, jamais connu l'amour...

- Je suis désolée pour vous.

Sans lui poser la question, elle comprit qu'il n'avait probablement pas retouché au sang humain depuis la tragédie... il avait encore ses tendances humaines, sa sensibilité et une intense culpabilité que Vee ne se souvenait plus avoir ressenti un jour. Son humanité lui semblait lointaine et elle se prit à regretter de ne pas avoir plus de sentiments, parfois. Elle repensa à tous ces jeunes hommes qu'elle avait charmés, qui étaient tombés éperdument amoureux d'elle et qu'elle avait tués au moment où ils étaient prêts à la demander en mariage. Tous ces hommes avec qui elle avait joué, parce qu'elle préférait tuer en douceur que par la violence. L'amour d'un homme était dangereux pour lui-même; ils s'étaient tous laissés tuer avec une soumission exemplaire... persuadés que sous les lèvres de leur ange la douleur ne pouvait être qu'une délivrance. Elle se souvint d'un en particulier, qui avait compris avant de mourir ce qu'elle était et ce qu'elle était en train de faire. Il l'avait regardée avec une passivité, une paix et un sentiment de plénitude infini pendant qu'elle le vidait de son sang, comme s'il acceptait que si sa mort était le désir de Virginia, alors il la laisserait venir à lui par amour. Toutefois, les regrets de Vee n'étaient pas d'avoir volé la vie de ces personnes, mais plutôt de ne pas en avoir été bouleversée, de ne pas s'en être sentie coupable. Son humanité lui semblait si lointaine...

Elle enviait à son interlocuteur la détresse et la colère qu'il ressentait.

- Vous avez encore beaucoup de choses à apprendre, à accepter et à oublier concernant votre nouvelle vie... seulement si vous le souhaitez, bien entendu. Je comprendrais votre désir de ne pas rester ici ou de quitter ce monde, mais croyez-moi, la douleur s'estompe avec le temps. Toutes les douleurs.

Virginia était heureuse d'avoir été transformée dans la compassion par Thomas, plutôt que dans la violence par un inconnu... Thomas l'avait sauvée d'une mort certaine et l'avait prise sous son aile, lui avait tout appris et ne l'avait jamais abandonnée à son sort. Mais il n'était peut-être pas trop tard pour Adrian... peut-être pourraient-ils le guider pendant un temps.

Messages : 8 Date d'inscription : 13/05/2010

Il mijota longuement les paroles du vampire. Il continuait de la suivre, sans trop savoir ou elle l’amenait. Il lui fessait plus ou moins confiance, mais il se sentait bien. Avoir raconté son histoire, aussi brièvement qu’il l’avait fait, lui avait enlevé un poids sur les épaules. Il n’avait jamais parlé autant depuis. C’était un peu compliquer de parler au poisson, mais il lui arrivait parfois de quitter sa cachette pour se rendre sur la terre ferme, ou il avait dévalisé un magasin. Il s’était mis a écrire chacun de ses souvenirs. C’est ainsi qu’il arrivait a se souvenir clairement de ses émotions et chaque geste posé jadis.

L’idée que Virginia mettait le doute en lui. Voulait-il vraiment oublier? Voulait-il oublier la douleur de son cœur? C’était peut-être l’idée, une bonne idée. Ca lui donnait matière à réfléchir, mais ce n’était pas vraiment ce a quoi il aspirait. Oublier signifiait qu’il ne se souviendrait pas de son crime, qu’il pourrait ainsi aimer quelqu’un d’autre…

Cette idée la, le fit presque sursauter. Il s’arrêta un instant, réfléchissant a ce que ca lui apporterait. Oublier la douleur et pouvoir ainsi aimer quelqu’un d’autre, signifiaient un nouveau bonheur. La question étant, était t’il prêt a ca?

-Je ne sais pas si je veux vraiment oublier… Murmura t’il, plus pour lui-même que pour le vampire.

Il reprit sa route, la rejoignant en quelque pas. Il inspira, chassant de ses penser les images de son crime, le gout âcre du sang, celui qu’il avait remémoré tous les jours depuis, même quand il goutait au sang salé des poissons.

-Je m’appelle Adrian, dit-il. Je me suis ouvert en vous racontant mon histoire, mais je ne me suis même pas présenter… Quel impoli, je fais.

Il sourit, tachant de son être d’être quelqu’un de bien. Mais au fond de lui, si il venait a croiser les vampires qui lui avait enlevé sa vie, peu importe l’endroit ou il se trouvait, il était persuader qu’il sauterait, qu’il les détruirait jusqu’au dernier…

Virginia sentit le trouble chez le vampire lorsqu'elle lui fit part de son point de vue concernant la situation. Il s'arrêta un instant alors que Vee continuait sa marche, perdue dans ses pensées. Il la rejoignit en déclarant qu'il n'était pas certain de vouloir oublier... ce que la jeune femme comprit aisément. Lorsqu'on avait perdu des personnes chères à nos yeux, même de la façon la plus tragique, oublier les circonstances de leur mort signifiait également effacer la trace qu'ils avaient laissée dans notre vie. Parfois cette trace pouvait être si grande et si belle que même la pire des fins ne pouvaient compenser en malheur le bonheur que laissaient les souvenirs qu'on gardaient de notre vie avec ces personnes. Peut-être se trompait-elle en réfléchissant ainsi et qu'un autre motif poussait le vampire à ne pas souhaiter oublier sa vie passée, mais de toute façon, elle acceptait sa volonté.

- Et moi Virginia Silverwood, mais tu peux m'appeler simplement Vee, déclara-t-elle en souriant à peine.

Virginia n'avait jamais été la plus engageante, amicale ou amusante des vampires du clan Silverwood et elle se demandait encore pourquoi Thomas faisait appel à elle pour rencontrer les nouveaux vampires en ville. Peut-être souhaitait-il changer sa nature, ou bien voulait-il mettre à profit sa dureté et sa facilité à exposer les règles de base aux visiteurs... Mais elle essayait, lorsque les vampires qu'elle rencontrait se montraient gentils, de se montrer gentille à son tour.

- Je suis ravie de faire ta connaissance...

Elle posa à nouveau son regard bleu ciel parsemé de quelques minuscules taches de couleur miel sur lui et s'étonna encore de voir à quel point il était beau. Cette fois, elle ne put s'empêcher de sourire franchement.

- As-tu... un endroit où vivre?

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